LITTÉRATURE

Les Amants Interdits d’Auschwitz ~ Caroline Mertz

7 avril 2023

Dès que j’ai vu une story de l’auteure pour un appel à partenariat afin de le découvrir, j’ai sauté sur l’occasion. Ainsi, j’ai été sélectionné pour le lire en service de presse, alors je remercie encore une fois Caroline de sa gentillesse et de sa confiance.

Une demi-juive. Un officier SS. Et… Une relation interdite à Auschwitz, où la mort règne en maître.
Il n’y a pas de place pour l’amour, seule la survie compte. Du moins, c’est ce que pensait Liliane, une Française trahie par son petit ami et déportée dans ce camp surgi de l’Enfer. Du jour au lendemain, toutes les protections qu’elle avait construites se sont effondrées. Elle n’imaginait pas que sa vie prendrait un tel tournant, entre le travail forcé, la famine, les maladies et les violences physiques, sexuelles, perpétrées au quotidien.
Pourtant, lorsqu’elle fait la rencontre de Jochen, un jeune officier SS, sa (sur)vie est sur le point de basculer.
Souhaite-t-il la martyriser ou lui venir en aide ?
Quels sacrifices devra-t-elle faire pour survivre jusqu’à l’effondrement du Troisième Reich ?
Découvrez une relation enemies to lovers dans l’un des endroits les plus sombres de l’Histoire.
 
***
Enemies to lovers – amour interdit – amour impossible

AVERTISSEMENT

Ce livre comporte des scènes de violences susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes et des personnes non averties. Il ne s’agit pas d’une dark romance en tant que telle, mais certains éléments peuvent déranger. Le but n’est pas de faire l’apologie des horreurs de cette période, mais de les dénoncer avec justesse. Sachez que des relations interdites ont réellement existé au sein de ces camps. Le roman a été également approuvé par une sensitivity reader.

TW : violences physiques, violences sexuelles, morts, discriminations, génocide, meurtres, armes à feu, contenu sexuel, manipulation, violences psychologiques, famine, maladies.


Le roman se découpe en trois parties dont la première est centrée sur la vie de Liliane avant la guerre. Demi-juive d’une mère Française et d’un père, juif et Polonais, ils ont fait ce qu’ils pensaient être le plus juste afin de sauver leur fille. Ils n’ont pas eu d’autres choix que de l’envoyer vivre auprès de Suzanne, sa tante maternelle habitant un petit village de France. Chez sa tante en pleine campagne, elle l’aide dans les tâches ménagères et les travaux de la ferme, mais très vite, elles vont voir les soldats allemands débarqués annonçant le début de la guerre. Elles vont devoir redoubler de discrétion afin de ne pas se faire démasquer sauf que Liliane sera trahie par la personne en qui elle avait confiance et qu’elle croyait aimer. En 1943, Liliane et sa tante seront déportées à Auschwitz mais Liliane était loin de s’imaginer y vivre un tel Enfer.

« Je ne suis pas une simple Française, je suis une criminelle aux yeux de la loi allemande, régissant la France.

Mon crime ? Être polonaise doublée d’une « sale » juive. »

Le chapitre portant sur la déportation de Liliane ainsi que de son arrivée au Camp d’Auschwitz-Birkenau, m’a glacé le sang à plusieurs reprises et dépeint à la perfection ce qu’était la Soah et toutes ces ignominies. De plus, Liliane n’hésite pas à employer des mots durs pour décrire les conditions de vie, d’hygiène totalement répugnantes et inhumaines ainsi que le travail effectué. Elle se voit démunie de tous ses effets personnels mais aussi de toute part d’humanité. Elle sait que les Hommes de sa condition religieuse ne sont plus rien aux yeux des nazis et des antisémites. Pour elle, ils sont devenus du bétail que les SS prennent un malin plaisir à humilier, battre, violer, tuer. Par un concours de circonstance, elle sera affectée au Kanada où les conditions de vie y sont meilleures que dans le reste du camp. Au sein de son baraquement, elle nouera des liens très forts avec d’autres femmes, car elle estime que la survie tient également de l’entraide malgré qu’un jour elle devra faire cavalier seule. Liliane sait aussi que sa survie ne tient qu’à un fil et que du jour au lendemain, elle peut être gazée.

« Je préfère mourir, heureuse d’avoir le ventre comblé pour la première fois depuis des mois,

plutôt qu’affamée et envoyée dans les chambres à gaz ! »

L’arrivée à Auschwitz de Jochen Brandt, un lieutenant Allemand, après une blessure faite sur le front, va apporter à Liliane un peu de réconfort avec de la nourriture de meilleure qualité ainsi qu’un semblant d’humanité. Malgré tout, elle pense à sa survie, les avantages que cette relation permet sans pour autant oublier les mauvais côtés et ce qu’il adviendrait d’elle et de Jochen s’ils se faisaient prendre. Liliane en apprend davantage sur Jochen, sa vie avant son entrée dans les rangs. Elle finira par changer d’avis quant à Jochen et sa manière de penser et d’être, totalement différente des autres SS. Elle en viendra à songer que certains jeunes entrant dans l’armée allemande ne partagent peut-être pas les idées du parti nazi. Cependant, Liliane ne veut pas accorder totalement sa confiance envers Jochen, de peur d’être encore trahie. Tout au long du roman, tu as de l’empathie envers Liliane face à ce qu’elle a subi au camp et tu ressens également toute la haine qu’elle éprouve contre le Führer.

« Le coup de foudre n’existe pas dans de telles circonstances,

encore moins entre ennemis, pas entre un loup et une gentille brebis. »

Caroline a su mettre des mots sur les maux terribles de ceux qui ont vécu et souffert de cette période. Dans les cours d’histoire au collège ou au lycée, tu ne vois même pas la moitié de ce qu’il se passe dans ce livre. Tu ne peux que constater et apprécier les recherches effectuées par l’auteure pour dépeindre avec réalisme et une telle justesse toute l’abomination. Elle prend le temps d’expliquer chaque situation et les flash-backs permettent de mieux comprendre les raisons qui poussent Liliane à réagir d’une manière ou encore Jochen à penser autrement.

Malgré la cruauté qui règne à Auschwitz et dans tous les camps, l’histoire d’amour qui se dessine entre Liliane et Jochen m’a profondément touché et elle apporte une lueur d’espoir pour eux. Tu leur souhaites de trouver la paix, même si vivre avec ces traumatismes n’est pas facile. Liliane est une jeune femme dotée d’une grande sagesse, d’un courage hors pair et d’une sacrée intelligence. Elle ne se laisse pas abattre et est une amie sur qui beaucoup de femmes de son baraquement peuvent compter. Jochen quant à lui, peut paraître antipathique au départ mais s’adoucit petit à petit. Au fil des pages, tu arrives à l’apprécier, en mettant de côté son statut, ce qu’il représente et surtout ce qu’il fait.

« Nous sommes les amants interdits d’Auschwitz. Et ce goût de l’interdit, je ne peux m’empêcher de le savourer depuis si longtemps…

Et je ne m’en rends compte que maintenant, au bord de la séparation. »

« On pourra me sortir d’Auschwitz, mais on ne pourra

sortir Auschwitz de mon âme. »

Un roman historique ayant vocation à faire perdurer le devoir de mémoire afin que cela ne puisse plus se reproduire et qui m’a bluffé ! Il l’a fait tant sur l’intrigue remplie de rebondissements et d’émotions fortes par ce qu’endure les personnages mais aussi par la force de caractère de ces derniers. Même les personnages secondaires, apportent beaucoup à mon sens. La mise en page du roman est superbe également qui comporte quelques illustrations. Je t’invite à le découvrir, il ne te laissera pas de marbre !!

 

Les Amants Interdits d’Auschwitz, Caroline Mertz – Autoédition, 522 pages – 18.99€

 

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